Billet d’humeur de Jacques Sapir
Léo : en blanc François : en gris
« Mesdames messieurs, bonsoir,
Bonsoir et bienvenue à GEM M. Sapir.
Jacques Sapir vous êtes un homme difficile à saisir. À GEM En Débat nous qui avons l’habitude de recevoir des politiques à la ligne idéologique très marquée à droite ou à gauche, vous m’avez lors de la rédaction de ce billet d’humeur quelque peu désemparé.
– Et il y a de quoi Léo car sans parler de votre positionnement sur la Russie, vous ne craignez pas de vous rapprocher de politiques extrêmes, à droite comme à gauche. En témoigne votre soutien au front de gauche en 2008, votre rapprochement avec Nicolas Dupont-Aignan en 2012, ou encore la parole d’un ancien ministre de l’Économie : Pierre Moscovici du Parti socialiste qui vous qualifie d’économiste « d’extrême droite », ce qui soulève une vague d’indignation au sein de la gauche radicale vous soutenant. Pourtant, recevoir une pique d’un membre du parti socialiste aujourd’hui c’est un honneur assez rare pour être souligné car si les étudiants de GEM après une SAT ont des extinctions de voix, le parti socialiste, lui, est en voie d’extinction.
– Mais attention, vous n’êtes pas un politique, du moins pas encore. Vous me direz, après la candidature de Coluche et de Zemmour qui vient compléter la liste des humoristes à se présenter, vous seriez sûrement plus crédible pour une candidature, et cela s’explique par votre métier : économiste.
– C’est en réalité de ce côté-là que l’on entrevoit une cohérence de vos apparitions dans la vie politique du pays. Vous défendez des positions économiques hétérodoxes. Vous plaidez entre autres pour une dissolution de la zone euro, proposition qui vous suit depuis quelques temps et vous vaut d’être cité dans des tweet du compte « europhobe » ; quel honneur ! Mais revenons sur votre parcours qui vous a mené à faire du souverainisme la clef de voute de vos idées.
– Vous êtes né en 1954, fils d’un père né à Moscou, et d’une mère française qui se sont rencontrés dans la résistance en 1943. Vous débutez vos études au lycée Buffon à Paris, vous intégrez Science Po Paris, avant de soutenir une thèse de doctorat à l’École des Hautes études en Sciences Sociales (EHESS), au sein duquel vous allez prendre la direction du Centre d’études des modes d’industrialisation.
– En 1986, vous soutenez une thèse à l’université Paris-Nanterre au titre tout à fait clair : (raclement de gorge classe) « Rythmes d’accumulation et modes de régulation de l’économie soviétique : essai d’interprétation des cycles d’investissement et de main d’œuvre en URSS de 1941 à nos jours ». Surtout n’hésitez pas à faire plus long la prochaine fois. Néanmoins, cette expertise sur l’économie Russe vous vaut aujourd’hui la tournée des plateaux télé.
– Vos travaux ne s’arrêtent pas là, vous avez publié près de 30 livres sur différents sujets, la Russie, le protectionnisme et d’autres théories économiques. En 2011, vous publiez « la Démondialisation » qui va être ensuite réédité récemment, dont pour vous la définition est « Le retour de la souveraineté des États » et c’est de cela dont il est question aujourd’hui dans cette conférence, dont le thème est : « La démondialisation : Simple espoir ou nécessité urgente ? »
– Sur ce, toute l’équipe de GEM En Débat vous souhaite à toutes et tous une très bonne conférence et je laisse maintenant la parole à Flavie, Pierre et à vous, Jacques Sapir.