Halloween, les origines

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Halloween, les origines

Alors que les nuits paraissent de plus en plus longues, alors que le froid s’installe dans les rues de Grenoble, les vitrines ne scintillent pas encore aux couleurs de Noël. Lors de cette fin du mois d’octobre, les passants ne pensent pas encore aux délicieux vins chauds, pain d’épices et marrons chauds des vendeurs ambulants du marché de Noël. Les enfants ne pensent pas encore à ce que le Père Noël leur ramènera sous le sapin. Pour l’instant, leur esprit reste focalisé sur une seule et unique chose : combien de tonnes de sucreries pourront-ils ingurgiter le soir d’Halloween avant que leurs mamans ne leur confisquent le paquet de peur d’une addition trop salée au prochain rendez-vous chez le dentiste.

Mais finalement, d’où vient cette fête d’Halloween ? Est-ce une excuse inventée par les Américains pour manger davantage de sucreries sans culpabiliser ? Est-ce un moyen pour les vendeurs de citrouilles d’écouler leurs stocks ? Est-ce le retour des morts dans le monde des vivants ? Je pense que vous êtes aussi perdu que moi sur ce sujet.

En réalité, Halloween est historiquement bien éloigné de l’image que les films américains bas de gamme nous ont laissée. En effet, cette fête païenne prend ses racines dans la culture Anglo-celtique. La fête de Samain est considérée comme l’ancêtre de l’actuelle fête d’Halloween. Cette fête célébrait le passage à une nouvelle année selon le calendrier celte.

Durant cette nuit, la frontière entre le monde des vivants et le monde des morts disparaît. Ainsi, Samain, le dieu de la mort, autorise les esprits à venir chambouler la tranquillité du monde des vivants. La population celte prenait alors l’habitude de s’habiller de manière terrifiante pour faire fuir les différents spectres malicieux.

Pourtant, ce ne sont pas les esprits maléfiques, dames blanches et autres croyances qui ont transporté cette fête dans leurs bagages jusqu’au continent nord-américain. Ce sont les nombreux migrants irlandais et écossais, fuyant la Grande famine au XIXème siècle, qui ont permis à ces traditions de poser pied sur le nouveau continent. Dès lors, les déguisements de fantômes, puis ceux de sorcières, mais aussi les sculptures sur les citrouilles, se sont multipliés. Mais si je vous disais que les enfants sculptaient autrefois une lanterne dans un autre légume que la citrouille, vous me prendriez sûrement pour un navet n’est-ce pas ? Pourtant c’est la vérité. En effet, la tradition de sculpter des citrouilles est issue de l’histoire de Jack-o’-lantern. Vous ne connaissez pas son histoire ? Laissez-moi vous la raconter.

Jack était un ivrogne avare qui passait son temps dans les pubs irlandais. Un soir, alors qu’il vagabondait de taverne en taverne, il bouscula le Diable en personne. Celui-ci, comme il en avait si souvent l’habitude, saisit l’occasion pour proposer un marché à Jack : son âme contre un énième verre de son breuvage préféré. Jack accepta et le Diable se transforma en une pièce de six pence. En bon radin qu’il était, Jack ne dépensa pas cette pièce et la plaça dans sa bourse contenant une croix d’argent. Cette dernière empêcha le Diable de sortir de la bourse et il devînt alors prisonnier de Jack. Ainsi, un nouveau pacte fut passé entre les deux personnages : Jack accepta de libérer le Diable mais celui-ci ne pourra pas lui réclamer son âme au cours des 10 prochaines années.

Cependant, au bout de 10 ans, le Diable revint à la charge. Jack, plus malin qu’il pouvait le laisser penser, demanda au Diable de d’abord aller lui cueillir une pomme. Alors que le Diable grimpait sur le pommier, Jack grava une autre croix sur le tronc. Le Diable s’est ainsi laissé surprendre une seconde fois. Cette fois-ci, en échange de sa libération, le Diable promit à Jack de ne jamais prendre son âme. Mais un jour, Jack mourut. Par sa vie d’ivrogne, les portes du Paradis furent scellées. Le Diable ne le laissa pas non plus passer les portes de l’Enfer à cause du pacte réalisé quelques années auparavant. Jack venait de se condamner à errer, entre le monde des vivants et le monde des morts. Dans son malheur, il réussit tout de même à négocier un bout de charbon ardent avec le Diable. Il sculpta donc une lanterne dans un navet, dans lequel il plaça ce petit morceau de charbon. Ainsi, chaque année, Jack réapparait le jour de sa mort, le soir d’Halloween.

Dans la tradition irlandaise, les lanternes furent pendant longtemps sculptées dans des navets. Mais par la suite, par souci de simplicité, les Américains optèrent pour la citrouille afin d’y placer des bougies pour éclairer les devantures des maisons et boutiques.

Dorénavant, en creusant votre citrouille pour la placer sur le pas de votre porte, n’oubliez pas ce bon vieux Jack, qui vous surveillera sûrement lorsque vous irez vous coucher.

-Steven Pauchet